Analgésie intra-articulaire

Techniques d’anesthésie locorégionale
du membre inférieur
Analgésie intra-articulaire
Il s’agit d’une technique d’analgésie et non d’anesthésie, principalement développée pour la chirurgie endoscopique du genou, mais dont les indications concernent toutes les articulations. [46]
PRINCIPES
Il existe à la face interne des structures articulaires de nombreuses terminaisons nerveuses libres sensibles à divers stimuli, tension, traction et particulièrement aux médiateurs de l’inflammation. De nombreux agents pharmacologiques sont actifs quand ils sont injectés dans une articulation comme les anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens, la morphine et ses dérivés, les anesthésiques locaux [38], la clonidine, la Prostigminet. La résorption sanguine des substances administrées dans l’articulation est très faible.
RÉALISATION DU BLOC
L’analgésie intra-articulaire est indiquée dans toutes les interventions articulaires sans arthrotomie. À la fin de la procédure, après le lavage articulaire, l’opérateur injecte stérilement une solution dont le volume optimal chez l’adulte est de 20 à 30 ml pour le genou. Le garrot doit rester en place pendant 10 à 15 minutes pour favoriser la fixation locale et minorer l’effet de lavage secondaire à la réaction hyperhémique initiale dont les conséquences seraient de réduire l’intensité et la durée de l’analgésie. [64]
La morphine à la dose de 3 à 5 mg dans 20 ml de sérum physiologique est efficace pendant plusieurs heures. [26] Cependant, elle est moins efficace que 20 ml de bupivacaïne à 0,25 %, ou 20 ml de ropivacaïne à 0,5 %. La clonidine à la dose de 150 μg prolonge et potentialise l’effet des anesthésiques locaux. Il en est de même des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les mélanges associant des agents de trois classes pharmacologiques différentes sont certainement indiqués ; il n’est pas aujourd’hui possible de préciser quelles sont les meilleures associations. On peut proposer un mélange associant 5 mg de morphine et 1 μg kg–1 de clonidine dilués dans 20 à 30 ml d’un anesthésique local de longue durée d’action comme la ropivacaïne à 0,5 % ou la bupivacaïne à 0,25 %.
L’analgésie intra-articulaire est indiquée en postopératoire de la chirurgie arthroscopique. Le genou est l’articulation la plus souvent concernée. Des résultats encourageants ont été publiés dans les poussées d’ostéoarthrites non infectieuses.