Insuffisance rénale aiguë: questions et reponses

I/
A – Les reins mesurent environ 10 cm de grand axe
Faux : 12 cm
B – Le cortex rénal mesure 20 mm d’épaisseur
Faux : 10 mm
C – La filtration glomérulaire est en moyenne de 120 mL.min-1 chez l’homme
Vrai
D – L’IRA est définie par une réduction de la filtration glomérulaire survenant en quelques heures à quelques jours
Vrai
E – En réanimation, la cause la plus fréquente d’IRA est la néphrite tubulo-interstitielle aiguë
Faux : la cause la plus fréquente est la nécrose tubulaire aiguë
II/
A – Le tube proximal résorbe environ les deux tiers de l’eau et du sodium filtrés
Vrai : ainsi que la majeure partie des bicarbonates, du glucose, des acides aminés et des phosphates
B – Le tube distal réabsorbe de façon active les ions K+ et H+ en échange des ions Na+
Faux : c’est l’inverse
C – Le canal collecteur est le siège de la concentration des urines
Vrai
D – L’appareil juxtaglomérulaire est responsable de la sécrétion d’ADH
Faux : l’appareil juxtaglomérulaire est responsable de la sécrétion de rénine
E – Le gradient d’osmolarité corticopapillaire est un élément important dans les phénomènes de concentration et de dilution des urines
Vrai : ce gradient est dû au fait que dans la médullaire, il existe un phénomène de contre-courant entre les anses de Henle, les tubes collecteurs et les vaisseaux droits, où le sang ascendant traverse un interstitium de plus en plus hypotonique, ce qui favorise les échanges d’eau
III/
A – Les IRA par nécrose corticale ont la mortalité la plus faible
Faux : la mortalité la plus faible s’observe dans les IRA par néphrite interstitielle aiguë et les insuffisances rénales fonctionnelles
B – Les patients qui reprennent leur diurèse précocement, avec ou sans l’aide de diurétiques, ont un meilleur pronostic rénal
Vrai
C – La gravité de l’hyperkaliémie est surtout liée à sa rapidité d’installation
Vrai : mais l’électrocardiogramme est indispensable pour apprécier le retentissement de l’hyperkaliémie
D – L’acidose métabolique dans l’IRA est à trou anionique (TA) normal (TA = 12 ± 2 mmol.L-1)
Faux : le TA est augmenté par la rétention d’acides organiques et minéraux
E – L’IRA s’accompagne volontiers d’une thrombopathie
Vrai : celle-ci est liée à la production de facteurs antiagrégants plaquettaires (prostacycline) et à la diminution des facteursproagrégants plaquettaires (thromboxane, ADP)
IV/
A – L’accumulation des déchets azotés est la conséquence directe de la baisse de la filtration
Vrai
B – Les conséquences de l’accumulation des déchets azotés ne s’observent que pour une urée supérieure à 20 mmol.L-1
Faux : il faut une urée très élevée, supérieure à 50 mmol.L-1
C – Au cours de l’IRA, l’anémie est essentiellement liée au déficit en érythropoïétine
Faux
D – Les IEC, en s’opposant à la vasoconstriction de l’artériole afférente, peuvent favoriser la survenue d’une IRA préénale
Vrai
E – Les AINS empêchent la vasodilatation de l’artériole afférente en inhibant la synthèse des prostaglandines
Vrai
V
A – Au cours de l’IRA fonctionnelle, le sodium urinaire est élevé
Faux : le sodium urinaire est bas avec un rapport Na+/K+ urinaire inférieur à 1
B – L’anémie, l’hypocalcémie et les petits reins sont trois éléments en faveur d’une insuffisance rénale chronique
Vrai
C – L’existence de reins de taille normale en échographie avec un index cortical conservé n’est pas en faveur d’une insuffisance rénale préalable à l’IRA
Vrai
D – Dans les IRA par obstruction des voies urinaires, la dérivation des urines peut se compliquer d’un syndrome de levée d’obstacle
Vrai : celui-ci est dû à une dysfonction tubulaire avec insuffisance de concentration des urines
E – Seules les modifications histologiques permettent de différencier les NTA d’origine ischémique ou toxique
Faux : les modifications histologiques sont communes
VI/
A – L’origine toxique est la cause la plus fréquente d’IRA par NTA
Faux : l’hypoxie est la cause la plus fréquente. L’origine toxique est la deuxième cause d’IRA par NTA (20 %)
B – À la phase initiale de la NTA, il existe une diminution du flux sanguin rénal de plus de 50 %
Vrai
C – L’hypoxie de la médullaire externe a un rôle déterminant dans le maintien des lésions de NTA
Vrai
D – L’hypoxie de la médullaire rénale au cours de la NTA entraîne un déséquilibre entre les productions d’endothéline et de NO responsable d’une vasoconstriction importante
Faux
E – Les produits de contraste iodés sont responsables d’IRA par un double mécanisme d’altération des fonctions enzymatiques et de toxicité directe sur les cellules tubulaires
Faux : le mécanisme d’atteinte rénale est multifactoriel. Entre autres mécanismes, les produits de contraste iodés (comme les amidons) sont réabsorbés par le tubule rénal mais ne sont pas métabolisés et s’accumulent dans les cellules ; ils entraînent une néphrose osmotique
VII/
A – Une dose unique journalière d’aminoglycosides est moins néphrotoxique qu’un traitement fractionné
Vrai : et ceci sans diminuer leur efficacité
B – La toxicité des aminoglycosides semble liée au nombre de groupes cationiques NH3 +
Vrai : l’amikacine (quatre groupes NH3 +) est moins néphrotoxique que la gentamicine (cinq groupes NH3 +) et la néomycine (six groupes NH3 +)
C – Une IRA apparaît chez 10 % en moyenne des patients traités par amphotéricine B
Faux : elle apparaît chez 40 % des patients traités
D – Le solvant utilisé pour l’amphotéricine B contribuerait en partie à la néphrotoxicité
Vrai
E – La néphrotoxicité du cisplatine est indépendante de la dose administrée
Faux
VIII/
A – L’aciclovir est responsable de NTA par obstruction tubulaire
Vrai
B – Le furosémide a pu être incriminé dans la survenue de NIA d’origine immunoallergique
Vrai
C – La sarcoïdose peut se compliquer de NIA
Vrai
D – Le syndrome de Goodpasture est la principale cause de NIA
Faux : le syndrome de Goodpasture est une glomérulonéphrite
E – Le tableau clinique du syndrome de Goodpasture est celui d’un syndrome neurorénal
Faux : le tableau clinique est celui d’un tableau pneumorénal, débutant habituellement par les signes pulmonaires (hémoptysie, dyspnée, infiltrat alvéolaire radiologique diffus) avant l’apparition d’une IRA
IX/
A – Chez l’enfant, le syndrome hémolytique et urémique peut être secondaire à une gastroentérite à Escherichia coli
Vrai
B – Une nécrose corticale bilatérale peut compliquer une CIVD
Vrai
C – Les macrolides peuvent majorer la toxicité des anticalcineurines
Vrai : c’est le cas aussi des antifongiques et des anticalciques
D – La dopamine a récemment démontré son intérêt dans la prévention de l’IRA
Faux
E – La prescription des diurétiques en discontinu semble préférable à la prescription en intraveineuse continue
Faux
X/
A – La réalisation d’une hémodialyse immédiatement après l’administration d’iode permet de prévenir l’apparition d’une IRA
Faux : en revanche, une hydratation est indispensable chez les patients à risque (par exemple les diabétiques) avant la réalisation de l’examen radiologique
B – La valeur « seuil » d’urée sanguine nécessitant une hémodialyse est de 30 mmol.L-1
Faux : il n’existe pas de valeur « seuil » d’urée et de créatinine sanguines au-delà de laquelle la dialyse est fortement recommandée
C – Les membranes en acétate de cellulose pourraient apporter un avantage en termes de mortalité par rapport aux membranes en cuprophane
Vrai : une méta-analyse suggère que les membranes en acétate de cellulose apportent un avantage en termes de mortalité par rapport aux membranes synthétiques qui, elles-mêmes, sont préférables aux membranes en cuprophane
D – L’hémofiltration continue repose sur le principe des échanges convectifs
Vrai
E – L’épuration des moyennes molécules est plus importante en hémodialyse intermittente qu’en hémofiltration continue
Faux : c’est l’inverse