Rhabdomyolyses traumatiques et non traumatiques

Traitement des troubles métaboliques
Hyperkaliémie
L’altération des cellules musculaires est responsable d’une libération de potassium dans la circulation générale. L’hyperkaliémie en résultant est la deuxième cause de mortalité précoce après une rhabdomyolyse.
L’hyperkaliémie associée à l’hypocalcémie et l’hyperphosphatémie est à haut risque d’entraîner une arythmie et un arrêt cardiaque. Malgré une clairance de la créatinine conservée, le rein ne peut excréter une telle quantité de potassium. On peut noter le risque à l’utilisation de la succinylcholine (curare dépolarisant) chez ces patients présentant une fragilité musculaire acquise [58].
La prévention des accidents liés à l’hyperkaliémie commence par une surveillance cardioscopique : en effet, les modifications de l’électrocardiogramme (ondes T amples et pointues, raccourcissement du QT puis disparition de l’onde P, allongement du PR, élargissement des QRS) sont des signes de gravité qui précèdent les troubles du rythme et de la conduction. Le contrôle de l’hyperkaliémie doit être précoce ; il se fait par les mesures habituelles à savoir l’alcalinisation du plasma (de 1 à 3 ml.kg-1 de bicarbonates de sodium à 8,4 %), la diurèse forcée par des diurétiques de l’anse (cf. supra), la perfusion d’insuline associée à du sérum glucosé à 30 %, ainsi que les résines échangeuses d’ions (polystyrène sulfonate de sodium per os ou en lavement). L’administration de chlorure ou de gluconate de calcium à 10 % pour la protection myocardique est à répéter jusqu’à la normalisation de l’électrocardiogramme : 10 ml à 10 % sur 2 à 3 minutes à renouveler du fait de la courte demivie (de 15 à 30 minutes). Cependant, l’hyperphosphatémie associée diminue l’efficacité des sels de calcium. En cas d’hyperkaliémie réfractaire, l’épuration extrarénale en urgence est la seule alternative.
Dyscalcémie. Hyperphosphorémie. Hyperuricémie
L’hypocalcémie initiale doit être corrigée seulement si elle est symptomatique : allongement de l’intervalle QT à l’électrocardiogramme ; bloc auriculoventriculaire ; fibrillation ventriculaire ; convulsions ; spasme laryngé ; crampes musculaires ; paresthésies distales. En effet, l’apport de calcium favorise les dépôts phosphocalciques dans les tissus mous.
Elle se corrige seule une fois la rhabdomyolyse maîtrisée, et notamment une fois la phosphorémie normalisée.L’hyperphosphorémie peut éventuellement être corrigée par des chélateurs du phosphore.
Toutefois, sa normalisation ne semble pas indispensable.
L’allopurinol pourrait être utilisé pour diminuer les taux sériques d’acide urique provenant d’une majoration du catabolisme protéique lors de la lyse musculaire. En effet, l’acide urique participe à l’obstruction tubulaire et à la physiopathologie de l’insuffisance rénale aiguë [40]. Cependant, l’efficacité de ce traitement n’est pas clairement validée.
Traitement de l’insuffisance rénale aiguë
Une acidose réfractaire et une surcharge hydrosodée majeure ou une hyperkaliémie menaçante imposent le traitement par épuration extrarénale. Les techniques classiques de dialyse rénale semblent avoir des capacités limitées d’épuration de la myoglobine [59]. L’hémodiafiltration continue paraît plus prometteuse. Des quantités importantes de myoglobine peuvent être éliminées par l’hémofiltration veinoveineuse continue en cas d’insuffisance rénale aiguë anurique [60]. L’hémofiltration à haut débit en utilisant des membranes hyperperméables semble être très efficace pour épurer la myoglobine plasmatique [61]. La perte de protéines induite par cette technique (en particulier, perte d’albumine) est toutefois majeure et doit faire discuter de l’intérêt même de cette méthode chez ces patients ayant une fuite capillaire importante du fait des lésions musculaires. De plus, la demi-vie d’élimination de la myoglobine plasmatique n’est pas significativement différente chez des patients sans insuffisance rénale (21 heures) et chez des insuffisants rénaux sous hémodiafiltration continue (17 heures) [62]. Il n’existe par ailleurs pas de démonstration de l’efficacité de l’utilisation précoce de cette technique en cas de myoglobinurie afin de prévenir l’évolution vers la défaillance rénale. De ce fait, l’épuration extrarénale (hémodialyse ou hémodiafiltration) ne peut actuellement être recommandée chez un patient à la fonction rénale normale pour la seule épuration de la myoglobine.
Traitement du syndrome des loges
Ce sujet faisant l’objet d’un article spécifique de ce traité, les lecteurs sont invités à s’y rapporter [63]. Il paraît toutefois important de préciser que la réalisation précoce d’aponévrotomies de décharge est indispensable lors de l’apparition d’un syndrome des loges, afin d’éviter la pérennisation du cercle vicieux comprenant compression musculaire, oedème et ischémie.Le rétablissement d’une perfusion musculaire suffisante permet parfois d’éviter l’aggravation des lésions.
Points forts du traitement
Le remplissage vasculaire est primordial et à instituer le plus tôt possible. Celui-ci permet de restaurer un état hémodynamique satisfaisant chez des patients hypovolémiques et de limiter les risques d’insuffisance rénale. La diurèse peut être augmentée et le pH urinaire rendu alcalin par la seule optimisation de la volémie. L’osmothérapie, débutée chez des patients normovolémiques, accroît la clairance des substances toxiques par le rein, et optimise la perfusion de la médullaire et de la corticale rénales. Si l’expansion volémique ne suffit pas, l’alcalinisation des urines par la perfusion de bicarbonates peut limiter la précipitation de la myoglobine dans les tubules rénaux et donc l’insuffisance rénale. Les bicarbonates peuvent également entrer dans le cadre du traitement des conséquences métaboliques de la rhabdomyolyse, à savoir l’hyperkaliémie. Certains protocoles thérapeutiques reprennent ces points forts.
Selon Better et Stein en 1990 [1]
Pour un homme de 75 kg :
- sur les lieux de prise en charge, 1 l de sérum physiologique par voie intraveineuse (ou 1,5 l.h-1 si la désincarcération est longue), puis perfusion avec une solution hypotonique de sérum glucosé à 5 % contenant : Na+ 100 mmol.l-1, Cl- 70 mmol.l-1, bicarbonates 40 mmol.l-1, mannitol 10 g.l -l (soit 50 ml de mannitol à 20 %) ;• volume perfusé : 12 l par jour, pour obtenir une diurèse de 8 l par jour et maintenir un pH urinaire au dessus de 6,5.
Selon Vanholder et al. [2]
- Débuter le remplissage vasculaire sur les lieux de prise en charge : 1 l avant la désincarcération. Puis, pour 2 l de perfusion, mélanger 1 l de sérum physiologique à 0,9 %, 1 l de sérum glucosé à 5 % et 100 mmol.l-1de bicarbonate de sodium.
- Perfuser de 3 à 10 l par jour selon l’urgence et la surveillance médicale disponible.
- Ajouter 10 ml de mannitol à 20 % par heure si la diurèse est supérieure à 20ml.h-1.
Protocole appliqué à l’hôpital de Bicêtre (réanimation chirurgicale)
- Correction du choc par expansion volémique associée ou non aux vasopresseurs.
- Puis sérum salé isotonique, en quantité suffisante avec pour objectif un pH urinaire supérieur ou égal 6,5 et une diurèse supérieure à 3 ml.kg-1.h-1.
- En cas d’échec, bicarbonate de sodium à 1,4 % par voie intraveineuse, avec pour objectif un taux de bicarbonates plasmatiques de 27 mmol.l-1.
- Traitement symptomatique de l’hyperkaliémie.
- En cas de surcharge pulmonaire, Lasilix® par voie intraveineuse ou Diamox® par voie intraveineuse s’il existe une alcalose métabolique.
Conclusion
Le pronostic de ce syndrome de causes très variées dépend de la rapidité de correction de l’hypovolémie et des perturbations métaboliques graves comme l’hyperkaliémie. La prévention des complications rénales est primordiale, d’autant plus que les circonstances de survenue de ces rhabdomyolyses impliquent parfois un afflux massif de victimes et que les moyens d’épuration extrarénale ne sont pas illimités en nombre. Si le remplissage vasculaire est aujourd’hui consensuel, l’utilisation des bicarbonates, du mannitol ou des diurétiques reste encore l’objet de controverses.
“ Points essentiels
• La rhabdomyolyse correspond à la lyse des cellules musculaires striées et entraîne une libération du contenu intracellulaire musculaire dans le sang. • Le passage de la myoglobine dans les urines est responsable de l’insuffisance rénale aiguë. • Les causes toxiques sont les plus fréquentes. • L’hypovolémie participe à l’acidification des urines et à l’aggravation de l’insuffisance rénale. • L’optimisation du remplissage vasculaire est fondamentale pour la prévention de l’insuffisance rénale aiguë. • L’hyperkaliémie peut être majeure et survenir même en l’absence d’insuffisance rénale. • Les syndromes des loges sont fréquents et participent à la séquestration liquidienne majeure. • Des aponévrotomies de décharge sont parfois nécessaires. |
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Pour en savoir plus
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